Marina Ovsyannikova a fait irruption pendant un journal télévisé avec une pancarte critiquant l’offensive militaire en Ukraine. Elle va être jugée ce mardi 15 mars 2022 et risque dix jours de prison selon le tribunal.
Marina Ovsyannikova, la femme qui a fait irruption pendant un journal télévisé pro-Kremlin avec une pancarte critiquant l’offensive militaire en Ukraine pourrait risquer jusqu’à quinze ans de prison, a indiqué ce mardi 15 mars 2022 à l’AFP son avocat, Daniil Berman.
Mais l’audience est en cours, selon le tribunal du district Ostankino de Moscou, qui a indiqué à l’AFP que la prévenue risquait dix jours de prison. Elle n’a pas dans l’immédiat été inculpé du crime de publication d’« informations mensongères » sur l’armée russe, passible d’une peine maximale de 15 ans de prison.
Une scène rarissime en Russie
Cette quadragénaire, née à Odessa en Ukraine, a fait irruption lundi soir en plein direct sur le plateau d’un des journaux télévisés les plus regardés de Russie, sur la chaîne fédérale pro-Kremlin Pervy Kanal. Marina Ovsyannikova, employée de la chaîne, a surgi derrière la présentatrice avec une pancarte sur laquelle on pouvait lire « Non à la guerre. Ne croyez pas la propagande. On vous ment, ici ». Il s’agit d’une scène rarissime dans un pays où l’information est strictement contrôlée, d’autant plus depuis le début du conflit en Ukraine.
Les autorités ont notamment vite adopté début mars une loi punissant jusqu’à quinze ans de prison la publication « d’informations mensongères » sur l’armée russe. C’est dans le cadre de cette loi que Marina Ovsyannikova, mère de deux enfants mineurs, pourrait être poursuivie, selon son avocat.
Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a qualifié ce mardi cette protestation d’acte de « hooliganisme ». « La chaîne et ceux qui doivent s’en occuper, s’en occupent », a-t-il commenté. « Une enquête interne est en train d’être menée » sur cet « incident », a déclaré pour sa part Pervy Kanal dans un communiqué.
La France prête à lui offrir sa « protection »
La France est prête à offrir sa « protection » à Marina Ovsyannikova, soit à l’ambassade, soit en lui accordant l’asile, a annoncé Emmanuel Macron ce mardi, en réclamant à Moscou « toute la clarté » sur sa situation.
« Nous allons lancer des démarches visant à offrir une protection, soit à l’ambassade, soit asilaire, à votre confrère », a-t-il dit devant des journalistes, ajoutant qu’il aurait « l’occasion lors de (son) prochain entretien avec le président Poutine de proposer cette solution de manière directe ».
La présidence française souhaite lui offrir une protection consulaire à son ambassade à Moscou mais a besoin de l’accord de la Russie, a expliqué l’Élysée.
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