L’unique centre d’accueil pour réfugiés ukrainiens à Paris a accueilli près de 6000 personnes. En grande majorité des femmes et des enfants qui sont ensuite orientés en région.
« Les enfants se confient en jouant. Je ne vois pas de larmes, mais des petits mots qui révèlent les traumatismes qu’ils ont traversé. » Dans l’unique point d’accueil pour les réfugiés ukrainiens à Paris, au Parc des expositions de la Porte de Versailles depuis la mi-mars 2022, des centaines de professionnels orientent et accompagnent les familles déplacées par la guerre qui se joue dans leur pays depuis le 24 février.
« C’est la première fois de l’histoire que la protection temporaire est mise en place »
Le point d’accueil fourmille. À 9 heures, la queue est déjà longue pour atteindre ce guichet unique mis en place par l’État et chapeauté par des associations telles que France terre d’asile, Coallia, la Croix Rouge et l’Armée du salut.
Les familles viennent directement depuis la gare de l’Est. Dans un premier temps, elles s’enregistrent auprès de la Préfecture de police puis de l’Office français de l’immigration et de l’intégration (Ofii).
« Elles peuvent ainsi bénéficier de la protection temporaire réservée aux ressortissants ukrainiens, précise Hélène Soupios-David, directrice plaidoyer de France terre d’asile. C’est la première fois de l’histoire que ce dispositif est mis en place, il a été créé à la suite du conflit sur le territoire de l’ancienne Yougoslavie puis de la crise du Kosovo mais n’a jamais été activé. »
Cette mesure leur permet d’obtenir un titre de séjour automatique de six mois, renouvelable jusqu’à trois ans. Ils bénéficient également d’une autorisation d’exercer une activité professionnelle, d’un accès à un hébergement, à l’aide sociale, aux soins médicaux, au système éducatif, de formation et d’obtenir le regroupement familial.
Et pour répondre à leurs besoins les plus élémentaires, chaque adulte peut percevoir 400 euros par mois. Une somme qui varie selon le nombre d’enfant à charge. Chaque jour, 300 autorisations provisoires de séjour sont attribuées dans ce centre. Pour les Ukrainiens n’ayant pas leurs papiers d’identité, « c’est du cas par cas ». Ils se voient attribuer un titre de séjour pour un mois en attendant de pouvoir prouver leur identité.
« L’Île-de-France est saturée »
Ensuite, si elles ont besoin d’un hébergement, elles sont orientées selon les places disponibles.
« Dans l’immense majorité des cas, les personnes sont transférées en région. L’Île-de-France est saturée mais la mobilisation est immense dans le reste du territoire », relate Hélène Soupios-David. Elles sont donc envoyées dans le Sud ou dans le Nord selon les hébergements proposés par les préfectures et sur la base du volontariat.
« Dans ce contexte inédit, on a dû faire face à un imprévu : les familles ont emporté avec elles leurs animaux de compagnie, décrit-elle. Dans une telle situation, voyager avec un animal est très complexe, il faut une tonne de papiers mais dans ce cas précis, il y a dû avoir un assouplissement. » Alors, les associations se sont adaptées et se sont équipées de nourriture pour accueillir les chats et les chiens qui ont fait le voyage avec leurs maîtres.
« Je ne vois pas de larmes »
Dans l’espace alloué aux enfants, Katarina une Ukrainienne qui vit en France depuis 20 ans, s’occupe des plus petits. « J’essaie de leur apporter ce qui leur manque. La nourriture, la santé c’est important mais c’est tout aussi fondamental de les écouter et auprès de leurs parents ils ont plus de mal à s’exprimer », confie celle qui travaille dans une crèche parisienne.
« Je ne vois pas de larmes, mais des petits mots qui révèlent les traumatismes qu’ils ont traversé. Ils peuvent dessiner et sortir qu’ils étaient dans un train et que l’instant d’après, le train qui les suivait a explosé par exemple. »
Depuis l’ouverture de ce centre d’accueil, près de 6000 personnes ont été prises en charge et 1900 ont dormi sur place. « Essentiellement des femmes, de toutes les générations. On a eu le cas d’une dame de 90 ans qui a atterri à Beauvais et qui, sous le choc, ne se souvenait même pas comment elle avait fait pour se rendre ici », livre Hélène Soupios-David avant de confier que c’était le plus grand flux de réfugiés qu’elle n’ait jamais vu.
Nous avons fait la même proposition auprès de la préfecture du 64 il y a un mois. Aucune réponse non plus.
Nous sommes en relation avec une association sur Paris, elle n’a pas plus de succès que nous.
Nous sommes dépités et nous posons également la question de l’efficacité de l’organisation de l’accueil , malgré l’urgence.
Merci pour votre commentaire
bjr
nous vivons mon mari et moi, dans une grande maison dans le Gers et avons pose notre candidature via gers Solidarités et via la préfecture 32, il y a 3 semaines.
A ce jour aucune nouvelle.
Nous sommes dépités alors que nous pensons pouvoir aider 3 personnes à vivre chez nous.
Nous avons l’impression qu ‘il ne se passe rien d’organiser efficacement en France pour l’accueil.
merci