
Soumy, Ukraine — Samedi 12 avril 2025, en pleine célébration du dimanche des Rameaux, la ville de Soumy a été à nouveau frappée par l’horreur. Un missile russe a frappé un quartier résidentiel densément peuplé, tuant au moins 32 personnes, dont deux enfants, et blessant près d’une centaine de civils. Les images des décombres, des corps inertes sous les gravats, et des cris de survivants hurlant le nom de leurs proches manquants hantent désormais les rues de cette ville martyrisée.
Ce carnage n’est malheureusement pas un événement isolé. Soumy, située à seulement quelques dizaines de kilomètres de la frontière russe, a subi plusieurs frappes meurtrières ces derniers mois. Le 17 novembre 2024, une autre attaque avait déjà causé 12 morts, dont deux enfants, et blessé 84 personnes. Le 28 septembre 2024, un hôpital avait été pris pour cible — une double frappe qui a coûté la vie à 10 personnes, parmi lesquelles des soignants et des policiers venus porter secours.
Ces attaques délibérées contre des civils, des hôpitaux, des logements, des écoles parfois, soulèvent une question glaçante : pourquoi ? Pourquoi viser les plus vulnérables, les innocents, les enfants ?
Une stratégie de la terreur

Selon plusieurs experts militaires et humanitaires, ces frappes ne sont pas des erreurs. Elles semblent faire partie d’une stratégie délibérée de terreur : casser le moral de la population, semer la peur, rendre la vie impossible pour les civils, et forcer l’Ukraine à la reddition. Mais au prix de quelle humanité ? De combien de corps d’enfants sous les décombres faudra-t-il encore ?
Il est difficile de ne pas y voir une volonté de punir, d’humilier, de faire plier une nation en brisant le quotidien de ses habitants. Et ce, en violation flagrante du droit international humanitaire, qui interdit formellement les attaques contre des civils et impose la protection des hôpitaux, des écoles et des lieux de culte.
Larmes et indignation
À Soumy, l’équipe de Médecins Sans Frontières sur place parle de « scènes insoutenables« . Un médecin témoigne, la voix tremblante : « Nous avons retrouvé les corps de deux enfants enlacés. Ils n’avaient nulle part où fuir. C’était un quartier sans aucun objectif militaire. Juste des familles. »
Les autorités ukrainiennes dénoncent des crimes de guerre. Le président Volodymyr Zelensky a réagi avec colère et émotion : « La Russie ne fait pas la guerre à notre armée. Elle fait la guerre à notre peuple, à nos enfants, à notre humanité. »
Et le monde regarde…

Face à cette tragédie, la communauté internationale réagit, mais avec quelle efficacité ? Les appels à la condamnation se multiplient, les enquêtes sur les crimes de guerre sont ouvertes, mais pendant ce temps, les bombes continuent de tomber.
Soumy, hier comme aujourd’hui, est le symbole d’une guerre où les civils sont devenus des cibles. Une guerre où l’enfance se termine dans un cratère. Une guerre où la douleur d’une mère berçant son enfant sans vie ne trouve plus de mots.
Jusqu’à quand ? Jusqu’à quand tolérerons-nous que des villes entières soient rayées de la carte, que des hôpitaux deviennent des tombeaux, que des enfants meurent avant même d’avoir eu le temps de vivre ?
Soumy n’est pas une ligne de front. C’est une plaie ouverte dans notre conscience collective.
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